Ma vie au CPE

Le choix de mon CPE


 

Quand est venu le temps de m’inscrire au CPE, mes parents en ont visité plusieurs avant de faire leur choix. Ils voulaient trouver un service de garde où je pourrais m’épanouir, me faire des amis et apprendre à m’intégrer socialement. Un CPE dont ils pourraient adhérer aux valeurs. Un CPE où nous nous sentirions bien. Ils ont choisi La Sourithèque.

Mon intégration


 

Entrer au CPE, c’est une étape très importante pour moi. C’est nouveau, ça peut me faire peur et j’ai besoin de beaucoup de réconfort. Je sens bien que c’est aussi difficile pour mes parents.

Ça me sécurise et me donne confiance quand on me parle affectueusement, quand mes parents et mon éducatrice sont calmes et ont des gestes apaisants. Je me sens accepté, je me sens aimé. Ça m’aide à faire confiance, à me sentir bien avec mon éducatrice et à aller explorer mon nouveau milieu de vie.

Les premiers jours, maman, papa et moi on a de la peine de se séparer. C’est plus facile pour moi quand ça peut se faire petit à petit, quand maman ou papa, parfois les deux, peuvent rester avec moi. Le premier matin, on n’est pas restés longtemps, on a pris la collation, puis on est rentrés à la maison. Le lendemain, ils m’ont laissé plus longtemps : j’ai pris la collation, j’ai joué un peu et ils m’ont ramené. Le troisième jour a été plus long : je suis resté pour le dîner et j’ai même fait la sieste. De cette façon, j’ai pu m’intégrer graduellement à mon nouveau milieu : regarder, découvrir, sans être brusqué. Enfin, un matin, ils m’ont souhaité une bonne journée et m’ont embrassé très fort. J’ai passé toute la journée au CPE. Au retour de mes parents, j’étais fier de moi : cette première journée sans eux était pour moi une grande victoire.

Bien sûr, ça m’a pris un certain temps à m’adapter, ce n’est pas facile de se séparer de son papa et de sa maman, de rencontrer plein d’autres personnes. Je me suis quand même adapté assez vite.

Mon alimentation


 

Pour bien grandir, j’ai besoin de bien manger : des aliments adaptés à mon âge et qui me fournissent une vitalité.

Mon éducatrice m’aide à découvrir la diversité, le goût, les odeurs et les textures des aliments.

Manger c’est aussi une activité sociale, pour le plaisir et l’ambiance.

Ah, youpi, aujourd’hui il y a l’atelier pour fabriquer de la bouffe, c’est le mois de l’alimentation.

Quand on arrive dans mon CPE, ça sent bon : il y a quelqu’un qui fait la cuisine. Il faut dire que les responsables de l’alimentation ont beaucoup de travail : quand vient le temps du dîner, il y a pas mal de monde à table.

En plus, chacun a ses petites habitudes.

Mon ami Ernesto ne supporte pas le lait, le fromage… tous les produits laitiers lui donnent mal au ventre. Ce n’est pas très agréable pour lui, et il faut que la responsable fasse très attention parce qu’il peut être gravement malade. À mon CPE, ce n’est pas un problème, on veille sur la santé de chacun.

Les aliments qu’on nous sert pour la collation et le dîner sont de qualité. Par exemple, on préfère le pain de blé au pain blanc et on ne voit pas de morceaux de gelée aux fruits fluo danser dans nos bols, mais plutôt du yogourt avec de bons fruits frais, ou céréales avec du lait, ou du fromage, ou légumes avec de la trempette…

Il ne faut pas croire qu’on ne mange pas de friandises de temps à autre. À l’Halloween, on mange des bonbons comme tout le monde, et à Pâques, on fait la chasse aux cocos. Les petites gâteries, quand on n’en abuse pas, ça fait tellement plaisir.

À mon CPE, on mange des choses que je n’ai jamais goûtées à la maison. Je découvre les goûts et les textures de toutes sortes d’aliments. Il y a des aliments que j’adore et j’en redemande, d’autres que j’aime moins. Pour moi, manger, c’est comme une aventure, j’expérimente de nouveaux aliments, je découvre mes goûts et ceux de mes amis. Mon ami Mustapha est un grand amateur de céleri-rave, alors que moi, je n’aime pas les betteraves. Mais si on n’aime pas quelque chose, ce n’est pas une raison pour gaspiller, c’est pourquoi, à mon CPE, les portions sont faites en fonction de nos appétits, et on nous invite à tout goûter.

Parfois, je refuse de manger et je repousse mon assiette en disant encore « non ». Mon éducatrice n’en fait pas tout un plat.

J’aime l’heure du repas. On est entre amis et on placote tranquillement. Pour moi, c’est un des beaux moments de la journée.

Ma routine


 

À mon CPE, on a nos habitudes, nos petits rituels, c’est important pour nous.

Moi, en tout cas, la routine, ça me rassure. Quand mes parents me déposent le matin, ils m’embrassent et me souhaitent bonne journée, je peux alors démarrer mes activités sans stress avec cette petite chaleur au fond de moi. S’ils partent trop vite, quelque chose me manque et je me sens anxieux.

Pour ne pas rater les activités, on doit arriver à 9 h 45. Moi, je préfère arriver plus tôt pour commencer ma journée en douce. C’est pareil à la fin de la journée, on doit quitter le CPE à 18 h. Mes parents ont pris l’habitude de venir me chercher vers 17 h 45, un peu avant la fermeture. Une fois, papa est arrivé en retard, j’étais inquiet. Ce sont mes petites habitudes à moi. Que voulez-vous, nous, les enfants, on est comme ça, comme si chacun avait en lui une petite horloge qui le rassure.

Chaque matin, on se retrouve ensemble, puis, avec mon groupe, on va dans notre salle pour prendre la collation et on décide de notre journée. On fait toutes sortes d’activités et souvent des sorties.

À midi, après avoir fait plein de choses, on dîne calmement dans notre salle.

Puis, vient le moment de la sieste et ensuite, on s’occupe de notre hygiène, on prend la collation et on nous invite à jouer librement.

Ma santé, ma sécurité


 

Pour grandir, j’ai besoin d’être en santé.

On a beau être plein d’énergie, il faut veiller sur notre santé. À mon CPE, la santé de chacun est une priorité.

On va souvent jouer dehors, on bouge beaucoup, on fait de l’exercice. Bouger m’aide à dormir.

Dans mon CPE, tout est organisé de manière à ce que je sois en sécurité et que je me sente en sécurité. Quand on est un enfant, c’est un sentiment essentiel. C’est bon de pouvoir faire confiance à mon éducatrice, elle me… rassure, elle veille sur moi.

Si je suis malade… si je fais de la fièvre, ou si plein de boutons apparaissent sur mon corps, mes parents doivent venir me chercher. Peut-être devrais-je aller voir un médecin?

Au CPE, je me sens en toute sécurité parce que l’on prend bien soin de moi.

Mon CPE est vert


 

On est écolo!

J’ai besoin d’un environnement sain.

Mon CPE est vert : nous, à la Sourithèque, on se soucie de l’environnement. On ne fait pas seulement attention à notre santé, on fait aussi attention à celle de notre planète. On dessine au verso de feuilles de papier qui ont déjà été utilisées, on jette tout ce qui est recyclable dans des bacs verts, on n’utilise pas de vaisselle jetable et on récupère certains contenants pour d’autres usages… La protection de l’environnement fait partie de notre culture.

Moi, une de mes activités préférées, c’est de planter des fleurs au printemps. J’adore ça, parce que ça fait beau, et parce que j’aime toucher la terre. En plantant des fleurs, j’embellis mon CPE et mon environnement.

Ma culture


 

Pour grandir, j’ai besoin de construire mon identité culturelle.

Je découvre ma société.

À mon CPE, on rencontre des enfants de partout, des enfants du bout du monde. Quand leurs parents viennent les chercher, ils leur parlent dans des langues que je ne comprends pas. Pour moi, c’est comme de la musique. J’écoute et j’essaie de comprendre et d’apprendre, parce que le monde de mes amis, c’est aussi un peu le mien.

Au CPE, les éducatrices nous parlent en français, c’est la langue qu’on parle ici. Pour mieux connaître notre monde, notre langue et découvrir notre culture, on fait plein d’activités : on va au théâtre et on fait nous-mêmes des spectacles, on assiste à des concerts et on fait nos propres concerts. On en fait des choses pour se connaître, savoir qui nous sommes, découvrir nos richesses et les partager avec les autres.

Pour moi, ce qui compte par-dessus tout, c’est qu’on s’amuse beaucoup. L’humour fait aussi partie de notre culture. Il n’y a pas une journée où Mustapha et moi on ne rit pas comme des fous. Avec notre éducatrice, on a parfois des crises de fou rire contagieux. Quand je rentre le soir à la maison, j’ai mal au ventre d’avoir trop ri et je m’endors en souriant.

Mon éducatrice et mes parents


 

Quand mes parents ont choisi mon CPE, ils ont beaucoup parlé avec mon éducatrice. Elle les a d’ailleurs invités à une réunion au cours de laquelle notre programme d’activités leur serait expliqué.

Chaque soir, quand mes parents viennent me chercher, mon éducatrice les accueille et répond à leurs questions. En lisant les notes sur le tableau de communication, ils peuvent obtenir plus d’informations. Mes parents sont très contents parce qu’ils sentent que mon éducatrice est attentive à mes besoins et aux leurs.

Mon éducatrice


 

Mon éducatrice, ce n’est pas n’importe qui

Mes parents ont confiance en mon éducatrice, elle s’occupe bien de moi. Il y a même des journées complètes où on lui apprend à mieux me comprendre. Des gens de l’extérieur viennent dans mon CPE pour donner des formations. On dit que mon éducatrice est en formation continue, comme si elle allait encore à l’école.

Mon éducatrice intervient Un jour, Mustapha était en colère et il a frappé Ernesto avec un bloc. Mon éducatrice a aussitôt arrêté son geste. Ernesto pleurait, alors elle l’a tout de suite pris dans ses bras pour le consoler. Mustapha était frustré parce qu’elle ne s’occupait pas de lui. Finalement, Mustapha a compris qu’Ernesto avait vraiment mal et que frapper un ami n’était pas la meilleure façon d’obtenir ce qu’il voulait. Quand les émotions de Mustapha l’amènent à poser des gestes agressifs, mon éducatrice l’aide à comprendre ses émotions et à mieux les exprimer.

Mon éducatrice et moi Je suis une personne très importante pour mon éducatrice. À ses côtés, je me sens aimé. Quand je suis inquiet, triste ou en colère, elle le sait et elle m’écoute. Elle est un peu comme mon modèle, je la regarde et j’apprends. Tout au long de la journée, je travaille fort et mon éducatrice me soutient, elle m’encourage dans mes apprentissages. Elle est fière de mes réussites et de chacun de mes petits efforts quotidiens. Quand je veux dire quelque chose, exprimer mon point de vue, mon éducatrice m’écoute attentivement, parce que même si je suis un enfant, mon opinion compte pour elle. D’être entendu, c’est valorisant pour moi.

La sexualité de Sabrina


 

Les adultes croient que, nous les enfants, on n’a pas de sexualité, comme si on était des anges. Ils se trompent énormément, les enfants, tout comme les adultes, ont une sexualité et ça commence très tôt. C’est différent, mais tout aussi important.

Quand j’étais bébé, ma sexualité se résumait à toucher, à me coller et à tout mettre dans ma bouche : l’éveil des sens.

Quand j’étais poupon, une des choses qui me faisait plaisir, c’était de jouer dans un bain de riz ou encore mieux dans un bain d’eau avec des balles; j’aimais la sensation sur ma peau.

Plus tard, vers deux ans, j’ai découvert que j’avais un sexe. Pour moi, c’était alors très important que mes parents et mes éducatrices m’en parlent avec de vrais mots. Moi, quand quelqu’un n’utilise pas les bons mots, ça me gêne, comme si ces parties-là de mon corps n’étaient pas correctes, qu’on ne pouvait pas les nommer. Un jour, j’ai vu Simon à la toilette et j’ai découvert qu’il n’était pas fait comme moi. Après avoir fait cette découverte, j’ai porté attention aux autres et j’ai exploré mon propre corps. Parfois, je touchais à mon sexe et c’était très agréable. Puis, quand j’ai eu fait mes découvertes, que j’ai eu réponse à toutes mes questions, à ce moment-là, je me suis tourné vers d’autres champs d’intérêts.

Les activités spéciales, de beaux souvenirs!


 

Je suis très chanceux parce que La Sourithèque est située tout près de plusieurs endroits où je peux aller découvrir de nouvelles choses.

D’abord, il y a les parcs que nous fréquentons : Saint-Jacques, des Joyeux Vikings, Père-Ambroise, des Faubourgs, des Vétérans… des Royaux, Lafontaine… et j’en passe. On prépare notre pique-nique et hop, on s’en va trotter.

Aussi, dans les parcs il y a des spectacles de marionnettes, l’heure du conte, et aussi, il y a de l’animation dans les jardins de Sentier Urbain. Nous, notre directrice organise tout ça pour nous.

Comme on est très écolos, on reçoit l’animatrice de notre Éco-quartier Saint-Jacques. On parle des 3R, du compostage, de l’eau et de plein de choses de la nature.

Aussi, les pompiers viennent nous voir pour nous parler de la sécurité et on peut aussi poser des questions. Le pompier laisse un petit mot à papa et maman pour leur faire penser à vérifier la pile de l’avertisseur de fumée.

Ah oui, laisse-moi te parler de nos sorties. On va parfois aux pommes, à l’Écomuséum, à la cabane à sucre, ça dépend de ce que l’équipe pense à ce qui va nous faire plaisir.

J’ai tellement de beaux souvenirs aussi des activités spéciales où mon papa et ma maman peuvent venir et apporter de la nourriture, mais c’est exceptionnel, ça.

Des fêtes, ici, il y en a tout le temps… la semaine des CPE, la fête l’été, le Beach party, une autre fête en décembre, ah, et aussi la fête des finissants chez les plus grands.

Prêt pour l’école


 

J’ai 4 ans et demi, c’est ma dernière année au CPE. Après c’est l’école. L’année prochaine, je commence la maternelle, ce sera tout un changement. Je me prépare à quitter le CPE et à entrer dans le monde des grands. Ça me stresse un peu, mais je me sens prêt. Tout ce que j’ai fait au CPE m’a préparé à rentrer à l’école.

Bien sûr, je devrai me séparer de mes amis, mais ils resteront toujours dans mon cœur, mon éducatrice et mon CPE aussi.

(514) 524-4222